
L’Espagne est traditionnellement un pays peu enclin aux aventures militaires étrangères (celle d’Irak en 2003 ayant fait figure de malheureuse exception) mais c’est aussi l’une des nations membres de l’Organisation du Traité de l’Atlantique nord (OTAN) avec les plus faibles dépenses en matière de défense en termes proportionnels. C’est d’ailleurs ce qui a valu à Madrid de nouvelles remontrances de la part du président des États-Unis d’Amérique, Donald Trump, lequel a remis au goût du jour l’idée du « partage du fardeau » entre les différents partenaires de la (funeste) organisation atlantiste. Dès 2014, lors du sommet de l’OTAN de Cardiff (Royaume-Uni), les autorités espagnoles avaient accepté de monter en puissance en la matière pour se rapprocher de la barre fatidique des 2 % du budget en matière de dépenses militaires.
À plusieurs reprises, la nouvelle ministre espagnole de la Défense, María Dolores de Cospedal (Parti populaire), a évoqué sa ferme volonté d’y parvenir par un ambitieux projet de relance dans le domaine. Elle a réaffirmé ce désir ce mardi 5 novembre 2015, lors d’une conférence prononcée à Madrid et organisée par le journal économique El Economista. Sous le titre « L’industrie de la Défense : nouveau scénario budgétaire », cette allocution a rappelé l’importance capitale de l’industrie militaire en Espagne, qui emploie directement ou indirectement 100 000 personnes outre-Pyrénées et génère 2,5 euros de richesse pour chaque euro investi. Notre voisin ibérique dispose de quelques poids lourds en la matière (Navantia, Indra, Santa Bárbara Sistemas, Tecnobit, etc.) et de nouveaux programmes d’armement ont récemment reçu le feu vert du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy.
Concrètement, l’armée de terre doit se doter de nouveaux véhicules blindés 8X8 et la marine, de nouvelle frégates F-110, ce qui a permis la mise en place de projets de recherche et de développement ambitieux. Il va aussi s’agir de remplacer les F-18 par d’autres avions de combat qui seront destinés à la base aérienne de Gando (îles Canaries) mais également de concevoir un nouveau patrouilleur amphibie de la classe Meteoro. Ce « nouveau cycle d’investissements » devrait bénéficier des Plans spécifiques d’Armement (PEA), qui ont été inclus pour la première fois l’année dernière dans le budget de l’État.
Sources : http://www.lamoncloa.gob.es/serviciosdeprensa/notasprensa/mde/Paginas/2017/051217cospedalconferencia.aspx et http://abcblogs.abc.es/tierra-mar-aire/public/post/cospedal-anuncia-un-nuevo-ciclo-inversor-en-materia-de-defensa-22687.asp/