La ministre espagnole des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, Arancha González Laya (Parti socialiste ouvrier espagnol – à gauche), lors de son entrevue avec le ministre en chef de Gibraltar, Fabian Picardo (photographie : El Mundo)
La polémique enfle en Espagne après que, ce jeudi 23 juillet 2020, la ministre espagnole des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, Arancha González Laya (Parti socialiste ouvrier espagnol), a rencontré dans le cadre d’une réunion bilatérale le ministre en chef de Gibraltar, Fabian Picardo. Il s’agit de la première rencontre bilatérale entre un ministre de notre voisin ibérique et le principal dirigeant local gibraltarien, alors que l’Espagne ne reconnaît pas la souveraineté britannique sur ce territoire situé à la frontière avec la province de Cadix (Andalousie).
Les relations sont par ailleurs régulièrement mouvementées avec Fabian Picardo, qui dirige le Rocher (el Peñón) depuis 2011. La réunion a eu lieu à Algésiras, dans la province de Cadix, et, à cette occasion, González Laya a exprimé son souhait que « puisse être créée dans la région une zone de prospérité partagée ». Aussitôt la nouvelle annoncée, le Parti populaire (PP) est monté en créneau en dénonçant cette rencontre bilatérale. La secrétaire à la Politique internationale de la formation, Valentina Martínez, a critiqué qu’une fois de plus, le gouvernement de Pedro Sánchez (PSOE) franchisse une ligne rouge en matière de politique internationale, après ses récentes décisions concernant le Venezuela et le Maroc.
Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez (Parti socialiste ouvrier espagnol), au téléphone durant le sommet européen exceptionnel des 17-20 juillet derniers (photographie : Cinco Días)
Après quatre jours de négociations et de discussions aux allures de marathon, l’Union européenne (UE) s’est mise d’accord sur un plan de relance communautaire qui doit aider les pays les plus touchés par la pandémie de coronavirus d’origine chinoise. En ce qui concerne l’Espagne, elle devra recevoir un fonds total de 140 milliards d’euros, dont 72,7 milliards seront versés sous forme d’aides directes.
Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez (Parti socialiste ouvrier espagnol), s’est empressé de saluer ce pacte comme un « nouveau plan Marshall » pour les pays-membres et s’est dit satisfait « à 95 % » par l’accord trouvé. Le pacte abaisse cependant le montant initialement prévu en matière d’aides directes et augmenter celui versé à titre de crédit remboursable, bien que l’Espagne s’en sorte plutôt bien dans l’affaire.
Le logotype de l’initiative « Madrid capitale mondiale de l’ingénierie, de la construction et de l’architecture » (photographie : OKDiario)
Alors que la construction du nouvel Hôpital public des Urgences avance à grands pas et que la Cité de la Justice doit voir recommencer les travaux au mois de juillet dans la capitale espagnole, une initiative portée conjointement par le public et le privé vise à faire de la ville un référent international dans le domaine des infrastructures. Son nom ? « Madrid capitale mondiale de l’ingénierie, de la construction et de l’architecture » (Madrid Capital Mundial de la Ingeniería, Construcción y Arquitectura). L’objectif est à la fois de faire valoir le talent madrilène et espagnol dans ces domaines et de relancer l’économie de la métropole en pleine crise économique liée à la pandémie de coronavirus d’origine chinoise.
L’initiative est portée par 32 organismes et entreprises, dont la mairie de Madrid, aujourd’hui dirigée par José Luis Martínez-Almeida (Parti populaire) ; la Communauté de Madrid, dont l’actuelle présidente est Isabel Díaz Ayuso (PP) ; l’ICEX (organisation publique de développement des exportations) ; l’Institut de Crédit officiel (Instituto de Crédito Oficial, ICO) ; le cabinet d’avocats Cremades & Calvo-Sotelo ; ainsi que de nombreuses entreprises espagnoles du secteur du BTP comme FCC, Sacyr, Acciona, San José, Oficemen, Tecniberia, etc. Prochainement, deux autres géants du domaine, ACS et Ferrovial, doivent également s’y incorporer.
L’initiative s’articule autour de six objectifs :
positionner Madrid et l’Espagne comme référents internationaux en matière de contrats et de formation dans le domaine du BTP ;
faire de Madrid un foyer d’attraction des entreprises, du talent, des congrès et des foires dans le secteur ;
consolider les entreprises espagnoles du BTP sur leurs marchés traditionnels et les installer sur les marchés émergents ;
renforcer la formation professionnelle, notamment en alternance ;
exporter des solutions innovantes, durables et résilientes ;
donner une impulsion décisive aux secteur liés à l’internationalisation, notamment afin de réactiver l’économie régionale.
De fait, l’Espagne compte sept des plus grandes entreprises mondiales du secteur de la construction et des infrastructures, seule la Chine faisant mieux au niveau mondial, et Madrid accueille le siège de la plupart d’entre elles. La capitale espagnole est de surcroît très bien connectée au reste de l’Europe et du monde grâce à un réseau exceptionnel de transports. Parmi les propositions plus concrètes proposées par l’initiative, l’on peut citer la création d’un guichet unique visant à faciliter la participation de firmes ibériques du BTP aux appels d’offres étrangers ; la volonté d’installer dans la capitale espagnole la cour internationale d’arbitrage la plus importante du secteur ; mettre en place un réseau d’universités et de formations qui collaboreront afin de favoriser l’accès à la recherche et à l’emploi dans la construction ; l’organisation d’un congrès international, qui aurait lieu alternativement à Madrid et dans une autre ville du monde, consacré aux problématiques du domaine, etc.
La Maison royale du Courrier, situé sur la Puerta del Sol, à Madrid, avec les couleurs du drapeau français (photographie : Communauté de Madrid)
Ce mardi 14 juillet 2020, la présidente de la Communauté de Madrid, Isabel Díaz Ayuso (Parti populaire), a rendu hommage à la France à l’occasion de sa fête nationale en projetant les couleurs du drapeau de notre pays (bleu, blanc et rouge) sur la façade de la Maison royale du Courrier (Real Casa de Correos). Ce bâtiment, situé sur la Puerta del Sol, en plein centre de la capitale espagnole, constitue le siège de la présidence régionale.
L’on estime qu’à l’heure actuelle, 15 000 Français résident de manière fixe dans une commune de cette communauté autonome et, en 2019, 571 000 touristes venus de notre pays ont visité la Communauté de Madrid (soit 7,5 % du total des visiteurs étrangers). En dépit de polémiques autour de la place accordée à l’enseignement du français dans l’instruction publique régionale, rappelons également que sept lycées madrilènes sont concernés par le baccalauréat franco-espagnol (bachibac).
Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez (Parti socialiste ouvrier espagnol – à gauche), en compagnie du président de la République française, Emmanuel Macron (à droite), et du président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani (photographie : Reuters et Le Figaro)
Cet article publié le 9 juillet 2020 sur le site Internet du journal français Le Figaro et intitulé « Sommet franco-espagnol Macron-Sánchez d’ici décembre » revient sur la première visite officielle de la ministre espagnole des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, Arancha González Laya (Parti socialiste ouvrier espagnol), en France et sur la future organisation d’un sommet franco-espagnol à la fin de l’année 2020 : https://www.lefigaro.fr/flash-actu/sommet-franco-espagnol-macron-sanchez-d-ici-decembre-20200709
La première de couverture de mon dernier ouvrage en date (photographie : éditions Ellipses)
L’excellent site suisse Ekouter.net propose désormais en version audio la présentation de mon dernier ouvrage en date, Comprendre l’Espagne d’aujourd’hui – Manuel de civilisation, publié le 25 février dernier par les éditions Ellipses, présentation que j’avais réalisée pour le Cercle Aristote, basé à Paris : http://ekouter.net/comprendre-l-espagne-d-aujourd-hui-avec-nicolas-klein-pour-le-cercle-aristote-5152
Une bonne partie de mes interventions dans divers cadres est d’ailleurs disponible en version audio sur le même site : http://ekouter.net/tag/Nicolas%20Klein
Un soldat espagnol enseigne des techniques de combat à un soldat malien dans la ville de Koulikoro, au Mali (photographie : EFE et ABC)
À l’occasion de son premier voyage à l’étranger après la pandémie de coronavirus d’origine chinoise, le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez (Parti socialiste ouvrier espagnol), a fait le choix du Mali, où se tient en 2020 une réunion ministérielle dans le cadre du Sommet international du Sahel. Cette initiative, notamment parrainée par la France d’Emmanuel Macron, doit permettre au chef de l’exécutif espagnol de faire la rencontre de ses homologues et des chefs d’État des pays membres du G5 (Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Niger et Tchad).
C’est justement dans ce cadre que Pedro Sánchez a officiellement annoncé que l’Espagne comptait prendre la tête de l’EUTM Mali, mission militaire européenne sur place, à compter de janvier 2021. L’objectif avait déjà été affiché pour 2019 mais le président du gouvernement de notre voisin ibérique n’avait alors pas été formellement reconduit dans ses fonctions et ne pouvait qu’expédier les affaires courantes. En 2018, le commandement de cette mission a été confiée à une coalition germano-autrichienne et, en 2019, au Portugal.
La troisième vice-président du gouvernement espagnol, en charge des Affaires économiques et de la Transformation numérique, Nadia Calviño (Parti socialiste ouvrier espagnol) – Photographie : EFE et La Razón
Même si elle partait favorite, car soutenue par la France d’Emmanuel Macron et l’Allemagne d’Angela Merkel, l’Espagnole Nadia Calviño (Parti socialiste ouvrier espagnol), troisième vice-présidente du gouvernement de Pedro Sánchez (PSOE), en charge des Affaires économiques et de la Transformation numérique, ne présidera pas l’Eurogroupe – réunion mensuelle des ministres des Finances et de l’Économie de la zone euro. Cette tâche sera dévolue à l’Irlandais Paschal Donohoe, qui lui a été préféré lors du second tour de vote.
Au premier tour, le troisième candidat en lice, le Luxembourgeois Pierre Gramegna, a préféré retirer sa candidature, probablement pour passer un pacte avec Donohoe. Le soutien des deux principaux pays de la zone euro et de l’Union européenne (UE) n’aura donc pas suffi à Nadia Calviño, notamment face à la rébellion des « petits » pays et des nations membres de la zone euro les plus intraitables face aux pays dits « du Sud ».
La ministre espagnole des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, Arancha González Laya (Partis socialiste ouvrier espagnol) – Photographie : El Español
Après la troisième vice-présidente du gouvernement, en charge des Affaires économiques et de la Transformation numérique, Nadia Calviño (Parti socialiste ouvrier espagnol), qui brigue le poste de présidente de l’Eurogroupe, c’est au tour d’une autre ministre membre du gouvernement espagnol de Pedro Sánchez (PSOE), de tenter de décrocher un emploi prestigieux. La ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, Arancha González Laya (PSOE), souhaite en effet remplacer le Brésilien Roberto Azevêdo à la tête de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), sise à Genève (Suisse).
L’actuel directeur général de l’organisme doit en effet quitter son poste cette année mais plusieurs concurrents à González Laya vont eux aussi tenter leur chance. Il s’agit du Mexicain Jesús Seade, négociateur en chef de son pays lors de la mise en œuvre de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), d’un côté et de l’Irlandais Phil Hogan, actuel commissaire européen au Commerce. Notons également que l’Égypte et le Nigeria sont intéressés par le poste.
La vice-présidente du gouvernement espagnol Nadia Calviño (Parti socialiste ouvrier espagnol) – Photographie : Les Échos
Cette annonce était attendue et elle est tombée ce mardi 9 juin 2020 : l’actuel président de l’Eurogroupe (réunion mensuelle des ministres de l’Économie et des Finances des États membres de la zone euro), le Portugais Mário Centeno, a annoncé qu’il allait quitter le gouvernement de son pays et ne pourrait donc pas prétendre à sa propre succession à la tête de l’institution. La course pour le remplacer à l’issue d’un vote des pays concernés le 9 juillet prochain est donc ouverte, avec une Espagnole qui part favorite.
Il s’agit de l’actuelle troisième vice-présidente du gouvernement de Pedro Sánchez (Parti socialiste ouvrier espagnol), en charge des Affaires économiques et de la Transformation numérique de l’Espagne, Nadia Calviño (PSOE). Théoriquement, au vu du rapport de force actuel au sein de l’Union européenne (UE), la présidence de l’Eurogroupe devrait échoir à un représentant des « pays du Sud ». Par ailleurs, les sociaux-démocrates européens veulent conserver ce poste, d’où le choix probable de Calviño.
Cette dernière devra toutefois triompher de plusieurs concurrents : le Luxembourgeois Pierre Gramegna, l’Irlandais Paschal Donohoe et l’Italien Roberto Gualtieri. Pour respecter les équilibres entre Nord et Sud ainsi qu’entre différentes forces politiques, seul le nom de Gualtieri semble vraiment faire de l’ombre à l’heure actuelle à celui de Nadia Calviño. Notons cependant que l’actuel commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, à la Fiscalité et à l’Union douanière, Paolo Gentiloni, est italien, ce qui semble faciliter la tâche à Calviño.