
Ces dernières années, en dépit de quelques bonnes nouvelles isolées, le secteur de la construction navale en Espagne connaît des heures difficiles. En 2016, seuls 126 des 372 chantiers espagnols en activité ont reçu un contrat et ils ont obtenu ensemble un chiffre d’affaires de près de 22 milliards d’euros, contre 250 milliards il y a une décennie. La plus grosse des entreprises ibériques du secteur, Navantia, veut donc se moderniser pour survivre à cette mauvaise passe et cette survie passera, selon l’un de ses responsables, Ángel Recamán, par la mise au point de « chantiers 4.0 ».
Ce projet a débuté en 2014, lorsque les dirigeants de la compagnie ont visité plusieurs chantiers dans d’autres pays européens, aux États-Unis d’Amérique et en Asie. C’est principalement au Japon et en Corée du Sud qu’ils ont pu constater que la combinaison entre le soutien de l’État et l’utilisation massive des nouvelles technologies permettait aux deux pays de résister à la terrible concurrence chinoise. Ils ont alors décidé de commencer, comme l’Allemagne, par mettre en place des systèmes numériques dans le processus de production, à partir de 2017. Le « chantier naval 4.0 » (Astillero 4.0) intègrera à terme des imprimantes 3D, des véhicules autonomes, des éléments de robotique, etc. Toutes les installations de Navantia sont concernées par de vastes changements dans de nombreux domaines : Cadix (Andalousie), El Ferrol (Galice), Carthagène (Région de Murcie) et Madrid.