« L’économie espagnole sur le point de retrouver son niveau d’avant-crise »

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Une vue nocturne de la Banque d’Espagne, à Madrid (photographie : Fernando Mostacero)

Un intéressant article résumant les réussites et défis liés aux récentes évolutions de l’économie espagnole a été publié le 28 juillet par le magazine suisse Bilan : http://www.bilan.ch/economie/leconomie-espagnole-point-de-retrouver-niveau-davant-crise

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Les exportations de produits de mode espagnols battent des records

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Une boutique de l’enseigne vestimentaire Carper, basée dans la commune andalouse d’Ubrique, qui est l’un des symboles de l’industrie de la mode en Espagne (photographie : Carper Piel)

Alors que la reine Letizia remettait récemment au Musée du Costume de Madrid les IVe Prix nationaux de la Mode, la secrétaire d’État à l’Industrie, au Commerce et aux PME, Begoña Cristeto, rappelait que ce secteur était capital dans l’économie nationale, notamment dans le domaine de l’exportation. En 2016, les ventes de produits vestimentaires espagnols à l’étranger ont en effet frôlé les 23 milliards d’euros, contre 18 milliards d’euros l’année précédente.

Le secteur de la mode croît désormais à hauteur de 29 % par an, a aussi rappelé Begoña Cristeto. Il génère par ailleurs 4,2 % de l’emploi national (271 000 personnes environ), représente 2,7 % du produit intérieur brut espagnol et fait vivre certaines communes ou certaines régions, dont les traditions artisanales en la matière sont accréditées.

Source : http://www.lainformacion.com/economia/espanola-marca-estilo-recibe-premios_0_1045395975.html

Le salaire brut par travailleur espagnol a diminué de 0,3 % en 2016

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Une pièce de monnaie en argent, d’une valeur de trente euros, commémorant la montée sur le trône de Philippe VI en 2014 (photographie : Tusmonedas)

Signe que la reprise économique espagnole est loin de bénéficier à tous nos voisins ibériques, le salaire brut annuel moyen a diminué de 0,3 % en 2016 par rapport à l’année dernière, selon les données contenues dans l’Enquête annuelle du Coût du Travail, que réalise l’Institut national des Statistiques (INE). Il s’établit donc à 22 771 euros, tandis que l’argent que débourse en moyenne une entreprise chaque année pour un travailleur espagnol a lui aussi reculé de 1,1 % sur un an, à 30 311 euros environ.

Notons également qu’en 2016, 94,6 % des firmes du pays régulaient les conditions de travail de leurs employés par le biais de conventions collectives, ce qui régissait en tout la vie de 88,2 % des travailleurs espagnols. Les modifications de ces conventions ont concerné 4,1 % des Espagnols durant l’année écoulée.

Source : http://www.abc.es/economia/abci-salario-bruto-disminuyo-03-por-ciento-2016-hasta-22771-euros-201707281146_noticia.html

« En Espagne, Mariano Rajoy, témoin clé d’une affaire de corruption »

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Le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, lors de vacances passées dans ses terres natales, en Galice (photographie : EFE et El Confidencial)

Votre serviteur a été interrogé le 26 juillet dernier par la journaliste Anne-Sophie Till pour le titre français La Croix dans le cadre du témoignage de Mariano Rajoy dans l’affaire Gürtel : http://www.la-croix.com/Monde/Europe/En-Espagne-Mariano-Rajoy-temoin-cle-dune-affaire-corruption-2017-07-26-1200865713

Des centaines d’œuvres d’art attendent à la Casa de Campo de trouver une place digne à Madrid

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Plusieurs des sculptures et œuvres d’art entreposées à la Casa de Campo dans l’attente de jours meilleurs (photographie : Jaime Villanueva et El País)

Immense parc public situé à l’Ouest de Madrid, la Casa de Campo (littéralement « Maison de Campagne ») est bordée à son extrémité orientale par le Manzanares, rivière qui traverse la capitale. C’est à ce niveau, au Nord du pont des Français, qui enjambe le cours d’eau, que se trouve une grande zone gérée par la mairie de Madrid et où sont entreposés des pavés, des blocs de granite, etc. Pourtant, parmi ces matériaux bruts, l’on peut aussi trouver plusieurs centaines d’œuvres d’art et de pièces historiques que la municipalité n’a jamais su mettre en valeur ni vraiment protéger. L’on peut par exemple y voir la version originale des statues de lions qui ornent aujourd’hui le grand escalier d’honneur du Congrès des députés, plusieurs arches médiévales du pont de Ségovie, du pont de Tolède ou du pont Saint-Isidore, des vestiges de l’ancien alcazar de la capitale ou de la muraille arabe de la ville, des grilles en fer forgées à l’époque de la Seconde République (1931-1939), etc.

Cet endroit, surnommé Maisonnette (Casilla) de la Casa de Campo ou Atelier de la Taille de Pierre (Taller de la Cantería), est tristement connu de l’association Madrid Citoyenneté et Patrimoine, qui a récemment alerté sur le caractère vulnérable de ces œuvres d’art. La mairie de Madrid, par le biais de son département au Développement urbain durable, a affirmé réfléchir à l’usage qui pourrait en être fait. Il faut dire que l’on trouve là, à la merci des épisodes climatiques, des chefs-d’œuvre comme une fontaine d’Éole, commandée en 1996 au sculpteur Manuel Ludeña par l’ancien maire de la capitale, José María Álvarez del Manzano (Parti populaire) ; un ensemble de sculptures de Santiago Costa Vasqué, réalisé en hommage à l’architecte Juan de Villanueva ; une sculpture de la juriste Concepción Arenal conçue par Pedro Muguruza et José María de Palma Burgos ; des œuvres de sculpteurs espagnols comme Eusebi Arnau, Antonio Bofill, José Campeny, Francisco Escudero, Pedro Estany, Agapito Vallmitjana, etc.

Source : https://elpais.com/ccaa/2017/07/26/madrid/1501094843_300887.html

La Maison de l’Amérique de Madrid fête son vingt-cinquième anniversaire

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L’un des escaliers du palais de Linares, qui abrite la Maison de l’Amérique à Madrid (photographie : Periodísticos)

L’année 2017 est riche en éphémérides et commémorations pour l’Espagne : quarante ans des premières élections démocratiques après la fin de la dictature franquiste, vingt-cinq ans des Jeux olympiques d’été de Barcelone, etc. Parmi tous ces anniversaires, il en est un qui peut retenir notre attention : le quart de siècle de la Maison de l’Amérique, institution culturelle et diplomatique sise au palais de Linares, sur la place de Cybèle, à Madrid. Créé par le gouvernement socialiste de Felipe González dans la perspective des cinq cents ans de la découverte de l’Amérique, cet organisme public a pour objectif de rapprocher l’Espagne de ses anciennes colonies latino-américaines mais aussi d’organiser des colloques, conférences, expositions, concerts, manifestations culturelles diverses, etc. en rapport avec cette aire de civilisation.

Pour commémorer cette éphéméride, la Maison de l’Amérique elle-même organise une grande exposition de photographies et de vidéos sur son histoire, les principaux événements qui ont jalonné ces vingt-cinq ans, etc. Un espace spécialement consacré à la restauration du magnifique palais de Linares a aussi été pensé pour les visiteurs.

Source : http://www.casamerica.es/exposiciones/america-en-su-casa-25-anos

Mariano Rajoy sort en vie de son témoignage dans l’affaire Gürtel

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Le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, lors de la conférence de presse du Sommet des Pays d’Europe du Sud, en 2017, à Madrid (photographie : EFE et El Confidencial)

C’était une date attendue par beaucoup en Espagne, notamment par l’opposition de gauche au gouvernement : ce mercredi 26 juillet, le président du gouvernement, Mariano Rajoy, était appelé à comparaître en tant que témoin devant l’Audience nationale de San Fernando de Henares, grand tribunal situé dans la banlieue de Madrid. C’est en effet cette cour qui est en charge de l’affaire Gürtel, qui concerne un immense réseau de corruption touchant des élus municipaux et régionaux du Parti populaire (PP), notamment dans la Communauté de Madrid et en Andalousie. S’il n’est juridiquement accusé de rien, le chef de l’exécutif savait parfaitement que cette citation à comparaître allait être utilisée par les partis de gauche (Parti socialiste ouvrier espagnol et Podemos, notamment) mais aussi par la formation Citoyens afin de le clouer au pilori.

L’exercice était donc périlleux pour Mariano Rajoy, qui s’en est toutefois mieux tiré que ce que beaucoup pensaient. Il a ainsi pris ses distances avec le financement du PP, mis en cause de cette affaire, au début des années 2000, ainsi qu’avec Francisco Correa, ancien chef d’entreprise par qui le scandale est arrivé. Les passes d’armes avec l’avocat qui l’interrogeait, Mariano Benítez de Lugo, ont fait les choux gras de la presse. Il faut dire que ce dernier, qui n’a jamais caché ses sympathies socialistes, fait partie de l’Association des Avocats démocrates d’Europe (ADADE), proche du PSOE, et que sa présence lors de cet interrogatoire était très critiquée à droite. Dans la foulée du témoignage de Mariano Rajoy, le premier secrétaire du PSOE, Pedro Sánchez, a exigé pour la forme la démission du président du gouvernement tandis que le secrétaire général de Podemos, Pablo Iglesias, a demandé la tenue d’une séance extraordinaire du Congrès des députés.

Pourtant, si l’image du président du gouvernement n’est pas sortie grandie de cette journée du 26 juillet, elle n’en est pas forcément sortie si écornée et l’opposition n’a donc pas pu en profiter comme elle le souhaitait.

Source : http://www.abc.es/espana/abci-declaracion-mariano-rajoy-claves-201707261202_noticia.html

Les socialistes espagnols veulent obliger les prochains représentants du pays à l’Eurovision à chanter en espagnol ou dans une autre langue co-officielle en Espagne

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Le représentant de l’Espagne lors du Concours Eurovision de la Chanson 2017, Manel Navarro (photographie : EFE et ABC)

Ce mardi 25 juillet, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) a déposé au Congrès des députés une proposition de loi, qui devrait être débattue à la Commission de la Culture de la chambre basse des Cortes (le Parlement espagnol), visant à obliger les prochains représentants du pays à l’Eurovision à chanter uniquement en espagnol ou dans une autre co-officielle (ce qui inclurait non seulement le catalan, le basque et le galicien mais aussi le valencien ou l’aranais). Cette proposition fait suite à la polémique générée par la chanson interprétée par Manel Navarro lors de l’édition 2017 du Concours Eurovision de la Chanson, Do it for you lover, qui avait d’abord été rédigée entièrement en anglais avant de ne garder que son refrain dans la langue de Shakespeare pour ne pas trop heurter la sensibilité d’un public espagnol très sourcilleux sur ces questions. L’année précédente, la chanteuse Barei avait déjà interprété un titre entièrement en anglais, Say yay!, ce qui avait suscité là aussi des réactions très négatives.

Au-delà de cette évidente trahison de la culture espagnole, qui a la chance de pouvoir s’exprimer dans la deuxième maternelle au monde par son nombre de locuteurs (derrière le mandarin), c’est aussi le résultat catastrophique de cette année (Manel Navarro a fini bon dernier) qui pose question. La stratégie de départ (chanter totalement ou partiellement en anglais pour récolter plus de points et espérer gagner le concours) a en effet été un échec complet. Espérons qu’une telle proposition de loi, l’une des très rares présentées par les socialistes à être intelligente, puisse aboutir.

Source : http://www.abc.es/cultura/eurovision/abci-psoe-quiere-proximo-representante-eurovision-cante-espanol-o-otra-lengua-cooficial-201707251949_noticia.html

Les délires fédéralistes de Pedro Sánchez soulèvent la méfiance des barons régionaux

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Le premier secrétaire du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), Pedro Sánchez (à gauche), en compagnie de la présidente de la formation, Cristina Narbona (photographie : Álvaro García et El País)

Depuis sa réélection à la tête du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), en mai dernier, Pedro Sánchez souffle le chaud et le froid à propos de l’unité de l’Espagne et, tout occupé qu’il est à complaire à Podemos et aux séparatistes de tous bords, soulève désormais l’opposition d’une partie des barons régionaux qui lui sont traditionnellement opposés. Ces derniers, qui avaient soutenu la candidature de Susana Díaz, actuelle présidente de la Junte d’Andalousie, contre celle de l’actuel secrétaire général de la formation, sont d’ailleurs en passe d’être réélus à la tête de leur fédération régionale à la suite de primaires et Pedro Sánchez ne peut donc pas se targuer d’une légitimité démocratique bien supérieure à la leur.

Plusieurs d’entre eux rejettent en effet les nouvelles mesures profondément inégalitaires et injustes que voudrait promouvoir le secrétaire général du PSOE s’il arrivait à la tête du gouvernement espagnol, comme le « fédéralisme asymétrique » (un oxymore complet) proposé par la Communauté de Valence ou la reconnaissance délirante d’une « fédération des îles Baléares ». Susana Díaz, qui est assurée d’être réélue à la tête de la fédération andalouse, a fait voter une motion territoriale qui ne reprend aucune des conclusions du 39e Congrès du PSOE, dominé par la figure de Pedro Sánchez. Elle a été soutenue en cela par le secrétaire à l’Organisation du parti, José Luis Ábalos. Il est en fait très clair que le mouvement que cherche à initier Pedro Sánchez bénéficiera politiquement et économiquement aux communautés autonomes qui sont déjà les mieux dotées, s’éloignant donc définitivement d’un modèle de gauche a priori épris de justice. Nul doute que Pedro Sánchez risque aussi de soulever l’opposition d’autres barons régionaux, en Estrémadure, en Castille-La Manche ou en Aragon.

Source : https://politica.elpais.com/politica/2017/07/24/actualidad/1500882162_325191.html

Les principaux partis politiques espagnols se mettent d’accord sur un pacte national contre la violence domestique

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Un point de vue sur l’une des réunions de la sous-commission pour un pacte d’État sur la violence domestique (photographie : Jaime Villanueva et El País)

C’est peut-être l’un des très larges accords transpartisans que connaîtra la présente législature espagnole : ce mardi 25 juillet, les principaux partis politiques du pays ont annoncé la conclusion d’un pacte d’État avec pour objectif de lutter contre les violences faites aux femmes. Le but est de protéger toute femme victime de maltraitance, ainsi que ses enfants, dès que son médecin généraliste décèlera le moindre signe de violence de la part de son mari, compagnon, etc. Ce pacte n’est pas la première série de réformes menée par les gouvernements espagnols successifs dans le domaine mais il est d’une tout autre ampleur puisqu’il réunit près de 200 mesures et sera financé à hauteur d’un milliard d’euros durant les cinq années à venir.

Il aura fallu six mois de travail à la sous-commission concernée et soixante-six interventions d’experts liés à ce domaine pour y parvenir. Le thème qui a sans doute donné le plus de fil à retordre aux membres de cette sous-commission est la définition même de ce que sont des violences faites aux femmes, qui s’en tiendra pour le moment à celle donnée par la Convention d’Istanbul, ratifiée en 2014 par le gouvernement de Mariano Rajoy (toute violence contre une femme qui implique des dommages ou des souffrances de nature physique, sexuelle, psychologique ou économique).

Source : https://politica.elpais.com/politica/2017/07/24/actualidad/1500883885_958602.html