
Il y a environ 4 000 ans fleurissait dans le Sud-Est de la péninsule Ibérique la culture d’El Argar, qui tire son nom du site archéologique éponyme, situé sur le territoire de la commune d’Antas, dans la province d’Almería (Andalousie). Il s’agissait à l’époque de l’une des plus avancées d’Europe et son économie reposait pour l’essentiel sur l’agriculture et le travail des métaux. Depuis des décennies, les archéologues espagnols et étrangers étudient de près cette culture, qui connaissait un début de division du travail et des classes sociales naissantes. D’autres sites archéologiques liés à El Argar sont apparus depuis la découverte du site d’Antas, comme celui de La Bastida, à Totana (Région de Murcie) ; celui de Gatas, à Turre (province d’Almería) ; ou encore celui de Fuente Álamo de Murcia (Région de Murcie).
Tous ces anciens lieux d’habitation sont situés sur des hauteurs naturelles qui ont été passées au peigne fin par les chercheurs, notamment afin d’établir quel était le régime alimentaire des représentants de la civilisation d’El Argar et, partant, d’une bonne partie des Ibères de la Préhistoire. Grâce au recours aux isotopes du carbone et de l’azote, l’équipe dirigée par l’Espagnol Jordi Voltas, de l’Université de Lérida (Catalogne), d’importantes découvertes ont pu être faites à ce sujet et ont été publiées dans la revue en ligne PLoS ONE, éditée à San Francisco, en Californie (États-Unis d’Amérique). L’on sait désormais qu’hommes et femmes avaient à peu de choses près le même régime alimentaire mais que ce dernier variait beaucoup en fonction de la richesse et de la classe sociale. Par exemple, la viande était réservée à une petite élite et, plus le temps passait, plus la civilisation d’El Argar déclinait et plus l’apport en végétaux augmentait.