
L’idée d’une sortie du Royaume-Uni (Brexit) hors de l’Union européenne (UE) sans accord gagne peu à peu du terrain sous la férule du Premier ministre britannique, Boris Johnson, et inquiète sérieusement les communes espagnoles situées autour de Gibraltar (territoire britannique d’outre-mer). Appartenant à la comarque (sorte d’équivalent du canton français) du Champ de Gibraltar (Campo de Gibraltar), dans la province de Cadix (Andalousie), ces communes sont au nombre de huit : Algésiras, La Línea de la Concepción (à la frontière avec le Rocher), San Roque, Los Barrios, Tarifa, Castellar de la Frontera, Jimena de la Frontera et San Martín del Tesorillo.
Il s’agit d’un ensemble d’environ 270 000 habitants qui résident autour de la zone industrialo-portuaire la plus importante d’Espagne (le port d’Algésiras) mais aussi d’une comarque où les taux de chômage atteint encore 30 % de la population active approximativement. Un peu plus de 15 200 travailleurs font le trajet chaque jour entre Gibraltar et l’Andalousie (dont 9 700 sont espagnols, le reste se partageant entre les Britanniques, les Portugais, les Italiens, les Roumains et les Polonais. Tous craignent donc les conséquences politico-économiques d’un no deal entre Londres et Bruxelles.