
Créée par Elisabeth Noelle-Neumann, l’idée de spirale du silence (qui postule qu’un individu aura toujours plus de mal à s’exprimer s’il sait que ses idées sont minoritaires dans son environnement social ou peu représentées dans les médias dominants) semble coller parfaitement à l’actuelle ambiance catalane. Un sondage de l’institut Gesop commandé par le journal catalan El Periódico et réalisé à partir de dix mille entrevues montre ainsi que les unionistes de Catalogne sont plus réticents à s’exprimer concernant l’indépendantisme. 49 % des personnes interrogées dont l’opinion est défavorable au séparatisme affirment ainsi se sentir mal à l’aise dès lors qu’il s’agit de donner leur avis à ce sujet. Les indépendantistes, de leur côté, ne sont dans le même cas que pour 18 % d’entre eux.
En 2015, une étude du Centre des Études sociologiques (CIS) établissait le fait que les unionistes parlaient moins de politique dans leur entourage que les indépendantistes. C’est ainsi que 24 % des unionistes n’avaient à l’époque jamais parlé du défi sécessionniste chez eux et 35 % n’en avaient jamais touché un mot à leurs collègues. Les enquêtes du Centre des Études d’Opinion (CEO, équivalent du CIS en Catalogne) ont aussi depuis longtemps confirmé que les unionistes et les électeurs de partis comme Citoyens (C’s) ou le Parti populaire (PP) évoquent moins facilement leur choix idéologique auprès des sondeurs et ont même tendance à le dissimuler. C’est aussi ce qui explique que les sondages du CEO concèdent une avance si considérable (et faussée) aux séparatistes.
Source : https://politica.elpais.com/politica/2017/11/17/ratio/1510918962_413256.html