
Le président de la Généralité de Catalogne, Carles Puigdemont, avait jusqu’à dix heures ce matin pour présenter au Sénat espagnol, sous forme de document écrit, ses arguments contre l’application de l’article 155 de la Constitution de 1978, qui prévoit la suspension temporaire de l’autonomie d’une région, à l’encontre de sa communauté autonome. La missive en question est parvenue à la chambre haute du Parlement espagnol (Cortes) avec trois minutes de retard par rapport à l’heure-butoir mais les sénateurs l’ont malgré tout acceptée. Il s’agira des seules déclarations officielles de Carles Puigdemont à ce sujet auprès du Sénat étant donné qu’il a refusé de comparaître aujourd’hui ou demain devant les sénateurs, qui le lui avaient pourtant proposé – ce qui contredit la disposition au dialogue qu’il a toujours affichée. Le président régional catalan préfère envoyer à sa place le délégué de la Généralité de Catalogne à Madrid, Ferran Mascarell, ou, à défaut, deux sénateurs catalans, Josep Lluís Cleríes (Parti démocrate européen de Catalogne) et Angel Estradé (Gauche républicaine de Catalogne).
Concrètement, dans sa missive au Sénat, Carles Puigdemont estime que les mesures prévues par le gouvernement de Mariano Rajoy (Parti populaire) concernant la suspension de l’autonomie catalane ne respectent pas un certain nombre de dispositions de la Constitution espagnole, comme l’autonomie des régions, mais aussi du statut d’autonomie catalan de 2006. Ces déclarations ne manquent pas de sel sachant que les autorités séparatistes catalanes ne se sont jamais privées de violer la Constitution et les lois nationales et régionales en vigueur lorsque cela les arrangeait. Le président de la Généralité estime également que sa destitution, celle de tout le gouvernement régional (Govern) et la mise sous tutelle du Parlement de Barcelone (Parlament) seraient des décisions « disproportionnées » alors qu’à son sens, il suffirait que le gouvernement central espagnol laisse en place les autorités catalanes actuelles et leur ordonne simplement de convoquer des élections régionales anticipées. Mais le gouvernement de Madrid peut-il réellement faire confiance à des responsables politiques qui n’ont jamais prouvé leur loyauté ?
Source : http://www.elmundo.es/espana/2017/10/26/59f19c2be5fdead74e8b4609.html
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