U280407
L’acteur Álvaro Cervantes, qui interprète le rôle de Charles Quint dans la série télévisée espagnole Carlos, rey emperador (photographie : Corleones y Lannisters)

Le 19 septembre dernier, la ville de Tazones, en Cantabrie, célébrait le cinquième centenaire de l’arrivée de Charles Quint (qui a régné en Espagne sous le nom de Charles Ier) par bateau, environ un an et demi après la mort de son grand-père maternel, Ferdinand le Catholique. Pour l’occasion, une reconstitution du débarquement mouvementé du roi et empereur outre-Pyrénées dans la nef Victoria a été organisée avec des bénévoles en costumes d’époque. Nombreux sont ceux qui, sur place ou dans le monde de la recherche historique espagnole, ont cependant déploré l’absence de l’État lors de cette éphéméride qui rappelle une étape capitale de l’histoire moderne de notre voisin ibérique. Manuel Lucena, chercheur au Centre supérieur des Recherches scientifiques (CSIC), à Madrid, a ainsi rappelé que l’arrivée de Charles Quint sur le trône espagnol a supposé la projection internationale du pays, avec l’achèvement du premier tour du monde par bateau grâce à Juan Sebastián Elcano en 1521 ou encore la fondation de l’université de Mexico et de celle de Lima – un universalisme qui contraste, a-t-il précisé, avec le localisme étroit dans lequel l’Espagne est un peu trop embourbée ces derniers temps.

De son côté, José Enrique Ruiz Domènec, professeur à l’Université autonome de Barcelone, a regretté que l’État espagnol tourne le dos à l’un des événements les plus importants de l’histoire nationale. Il a rappelé que Charles Quint s’est rendu en personne à Barcelone afin d’y prononcer un discours en catalan et qu’il a profondément transformé le visage de la capitale catalane. Par ailleurs, il a souligné que la figure de Charles Quint serait un excellent moyen de rapprocher l’histoire de l’Espagne et celle de l’Allemagne (puisqu’il a été empereur du Saint-Empire romain germanique), surtout à une époque où ce pays a acquis une telle importance en Europe. Le professeur Fernando García de Cortázar, qui travaille à l’Université de Deusto, à Bilbao, s’est exprimé dans le même sens, tout comme l’académicien Hugo O’Donnell ou le professeur María del Carmen Martín Rubio, auteur d’une récente biographie sur le conquistador Francisco Pizarro.

Sources : http://www.abc.es/cultura/abci-varios-historiadores-lamentan-ocasion-perdida-redescubrir-carlos-201709200350_noticia.html et http://www.abc.es/cultura/abci-estado-olvida-celebrar-unidad-consolido-llegada-carlos-espana-201709190306_noticia.html

Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s