
La crise économique qui a débuté en 2008 a remis en cause les fondements d’une bonne partie du système politique, économique, financier et institutionnel de l’Espagne, avec l’expression du mécontentement d’une frange des citoyens espagnols. Si tout classement qui cherche à établir la qualité des différentes démocraties dans le monde est sujet à discussion et à critiques, celui récemment effectué par la revue britannique The Economist dans 167 pays peut donner matière à réflexion et permettre de relativiser au moins un peu l’idée d’une mauvaise perception de la démocratie espagnole par nos voisins pyrénéens. Il est surtout intéressant de noter que cette analyse se fonde sur les réponses des citoyens des pays concernés eux-mêmes à une série de questions.
Divisée en cinq grandes catégories (processus électoraux et pluralisme politique ; fonctionnement des administrations ; libertés civiles ; attitude de la société à l’égard de la démocratie ; moyens d’expression citoyenne), l’enquête menée à bien par The Economist donne à la démocratie espagnole une note de 8,3/10, ce qui lui permet de se classer en dix-septième position. Devant elle, l’on retrouve, dans l’ordre décroissant de note, la Norvège, l’Islande, la Suède, la Nouvelle-Zélande, le Danemark, le Canada, l’Irlande, la Suisse, la Finlande, l’Australie, le Luxembourg, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Autriche, Malte et le Royaume-uni. L’Espagne se classe toutefois devant l’Italie (qui est vingt-deuxième), la France (vingt-quatrième), le Portugal (vingt-huitième) ou la Belgique (trente-cinquième), pour prendre des pays européens. Un score plutôt honorable, donc.